(...) L'affaire s'enlève en trois actes. Le premier s'ouvre sur l'hiver parisien de 1999. Camille (Lola Créton), lycéenne d'une quinzaine d'années, vit une belle histoire d'amour avec Sullivan (Sebastian Urzendowsky), qui a quelques années de plus qu'elle. La jeune fille est entière, romantique, possessive. Sullivan, confie-t-elle à sa mère, est sa "seule raison de vivre". Mais le garçon lui résiste, ne veut ni tout lui donner ni tout lui promettre. Il ne conçoit l'amour que dans la liberté partagée, elle ne l'envisage que dans l'abandon et l'engagement réciproques. (...)
Au deuxième acte, daté de 2003, on entre impromptu dans le silencieux travail du deuil. Ce saut temporel porte à la fois la souffrance du temps qui passe et la réparation qu'il peut prodiguer. Sullivan n'est jamais réapparu, les parents de Camille se sont séparés, la jeune fille porte désormais les cheveux courts et est étudiante en architecture. (...)
Il resterait à décrire ce qui survient, après une nouvelle ellipse, en 2007, dans un troisième acte qui voit Camille durablement installée avec Lorenz. Le respect du lancinant suspense sentimental que comporte ce film nous incite à n'en rien faire. On dira simplement que l'âme humaine étant ce qu'elle est et les fantômes ayant la peau plus dure qu'on ne croit, l'acte III prend le contre-pied de l'acte II. Soit le retour du velléitaire Sullivan, huit ans après sa disparition, sur le devant de la scène, annonçant l'ultime épreuve par laquelle Camille prendra congé de son enfance. (...)
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